Né à Abaucourt-les-Souppleville, dans la Meuse, le 30 janvier 1894, René Dorme débute sa carrière militaire en 1913, affecté au 7e Groupe d'Artillerie à Pied, à Bizerte, en Afrique du Nord (Tunisie). Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, il est Maréchal des Logis et demande à être transféré dans l'Aviation. Il quitte l'Afrique du Nord le 9 décembre 1914 et arrive à Lyon le 12 décembre. Le 12 janvier 1915 il est envoyé à Saint-Cyr mais devant le besoin urgent de Sous-Officiers observateurs, il est finalement envoyé à Buc pour y suivre l'entrainement. Le 13 février 1915, il est finalement envoyé à Pau en qualité d'élève pilote et le 6 mai 1915 il obtient son Brevet Militaire n° 1935. Il quitte Pau avec un total de 29 heures et 13 minutes de vol et rejoint Saint-Cyr pour y poursuivre sa formation.

 

 

Le 5 juin 1915, il est affecté à l'Escadrille C 94 CRP, basée à Villacoublay. Il est sérieusement blessé le 9 janvier 1916 au cours d'un accident survenu à l'occasion d'un vol de nuit et doit être évacué. Il retrouve son unité le 1 mars et 12 jours plus tard, le 13, effectue son premier combat aérien. Le 3 avril, il remporte sa première victoire, qui ne sera cependant pas homologuée, à l'image d'un grand nombre de ses victoires. Ce premier succès lui vaudra cependant une citation en date du 10 avril.

 

 

Le 27 mai 1916, il est transféré à l'Escadrille N 3. Là, Dorme va rapidement accumuler les victoires et recevoir les distinctions en reconnaissance de ses mérites. Affectueusement surnomé "Le père", Dorme se fait rapidement remarqué en abattant 8 avions ennemis au cours du seul mois de juillet 1916. En raison des critères très drastiques que doivent rassembler les pilotes pour obtenir l'homologation de leurs victoires, Dorme ne verra que deux de ces victoires du mois de juillet homologuées.

Le 4 août 1916, il reçoit la Médaille Militaire après sa victoire du 9 juillet. Elle est décernée par le Président de la République en personne. Il devient officiellement un As le 22 août 1916 en abattant un LVG près de Moislains et le 15 septembre le total de ses victoires homologuées s'élève à 10. Pour autant, la liste de ses victoires non homologuées s'allonge plus vite que celle des victoires homologuées, Dorme faisant partie des pilotes qui se verront refuser le plus d'homologations parmi ses revendications.

 

 

Le 18 octobre, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur en reconnaissance de sa troisième victoire. Le 20 décembre, il est sérieusement blessé au combat et le 23 janvier 1917 reçoit une promotion au grade de Sous-Lieutenant. Dorme retourne en première ligne le 1 Mars et dès le 3 il engage de nouveau le combat avec l'ennemi. Il remporte 6 nouvelles victoires pour porte son score à 23 (ou 22 victoires !) avant le 25 mai 1917, date à laquelle il est tué en combat aérien au cours d'une mission débutée à 18 h 40 en compagnie du Lieutenant Albert Deullin. A hauteur de Reims, les deux pilotes rencontrent un groupe de 4 à 6 chasseurs ennemis qu'ils affrontent. Malgré leur infériorité numérique, Dorme abat un appareil adverse avant d'être perdu de vu par Deullin, lui-même aux prises avec d'autres appareils. Lorsque le combat se termine et que Deullin rentre à sa base, il aperçoit un appareil français fumant au sol, l'appareil de Dorme... Plusieurs pilotes allemands revendiqueront cette victoire dont le vainqueur définitif restera sans doute à jamais incertain.

 

 

 

 

Au cours de sa carrière de pilote de chasse, il avait effecté 623 heures 30 de vol et avait pris part à 120 combats. A sa Légion d'Honneur et à sa Médaille Militaire s'ajoutent une Croix de Guerre ornée de 17 palmes, des décorations qu'il ne porta pas par la suite et qu'il garda dans sa poche.

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